Soudan: le médiateur Mbeki élargit les discussions d'Addis au Kordofan-Sud

Addis Abeba
16 June, 2011 (AFP)

Le médiateur de l'Union africaine pour le Soudan, le sud-africain Thabo Mbeki, a fait venir jeudi soir à Addis Abeba une délégation représentant les combattants liés à l'armée sudiste dans l'Etat nordiste du Kordofan-Sud, théâtre de violents combats, a-t-il annoncé à la presse.

Au terme d'une visite éclair jeudi dans le Kordofan-Sud, M. Mbeki a convaincu Abdelaziz al-Hilou, numéro deux de la branche nord soudanaise du parti au pouvoir au Sud Soudan (SPLM), d'envoyer une délégation à Addis Abeba pour tenter de négocier un cessez-le-feu avec les représentants de Khartoum déjà présents à Addis Abeba.

Nous nous sommes rendus aujourd'hui au Kordofan-Sud pour rencontrer Abdelaziz et pour discuter avec lui directement, a déclaré M. Mbeki lors d'une conférence de presse à son retour à Addis Abeba.

Nous l'avons rencontré avec ses commandants et nous avons décidé qu'il serait important que des négociations débutent immédiatement entre eux et le gouvernement du Soudan, pour trouver un accord sur la cessation des hostilités, a poursuivi M. Mbeki.

Des combats dans cet Etat opposent depuis le 5 juin les troupes nordistes des SAF appuyées par des milices à des combattants liés à l'armée populaire de libération du Soudan (SPLA, armée sudiste).

Il est crucial que nous parvenions à un cessez-le-feu le plus tôt possible (...) à tout le moins pour ouvrir un accès aux organisations humanitaires à destination de ces populations, a ajouté l'ancien président sud-africain.

Quelque 60.000 personnes ont fui leurs habitations en raison de la violence, selon l'ONU et des organisations humanitaires.

Parmi elles, on compte environ 30.000 enfants, a indiqué l'organisation Save the Children, basée en Grande-Bretagne.

Valerie Amos, chef des opérations humanitaires de l'ONU, s'est déclarée extrêmement inquiète de l'impact de ce conflit sur la population du Kordofan-Sud et a fait état d'un nombre croissant d'informations rapportant que des civils sont pris pour cible.

Les pourparlers intersoudanais d'Addis Abeba, entamés dimanche, visent à trouver une solution négociée et politique au brusque regain de tensions entre le Nord et le Sud, à moins d'un mois de l'indépendance effective du Sud Soudan.

Ces négociations, difficiles, portaient jusqu'à présent essentiellement sur la mise en oeuvre d'un accord de principe pour une démilitarisation de l'enclave contestée d'Abyei, à la frontière entre le Nord et le Sud.

Les troupes nordistes, appuyées par des blindés, sont entrées le 21 mai dans Abyei, en réponse à une attaque meurtrière deux jours plus tôt contre un convoi de l'armée au nord de la région, dans laquelle au moins 22 soldats nordistes ont été tués.

Selon l'armée sudiste, les affrontements ont repris mercredi en dépit de cet accord de principe arraché lundi par le médiateur Thabo Mbeki au président soudanais Omar el-Béchir et à son vice-président sud-soudanais Salva Kiir.

Depuis, les pourparlers sur Abyei n'auraient pas enregistré d'avancée décisive, selon une source diplomatique auprès de l'UA.

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